Un parti de droite prônant les valeurs de liberté et de sécurité a proposé des mesures urgentes et inédites, en réponse aux incidents urbains survenus après la défaite des Diables rouges face aux Lions de l’Atlas.
Lorsque j’ai pris connaissance de la proposition, les bras m’en sont tombés. La presse résumait en une phrase l’objectif poursuivi : toucher les auteurs des troubles au portefeuille.
Comme tout un chacun, j’ai été choqué par les images de violence et j’aspire à ce que ses auteurs soient adéquatement sanctionnés. Toutefois, j’éprouve d’expérience une méfiance viscérale à l’égard des réglementations particulières élaborées sur le moment pour réagir à une situation ponctuelle teintée d’émotion. En effet, le code pénal dispose déjà d’un arsenal de peines permettant de réprimer les casseurs : sont pénalement punissables les rebellions contre les policiers et, de façon générale, tous les actes de vandalisme tels que la destruction ou la dégradation d’objets mobiliers, le bris de clôture, etc.
Quelle nouvelle formule magique non encore prévue par le code pénal propose ce parti pour toucher au portefeuille ? Infliger des amendes classiques ne lui semble pas très efficace. Les casseurs insolvables risquent de ne jamais les payer, et si les fauteurs de trouble sont mineurs, impossible de les traduire devant un juge répressif.
Et ce parti de proposer d’interrompre le payement des allocations sociales ou familiales. Que voilà un paquet apparemment bien ficelé. D’une pierre deux coups. Tout d’abord, cette mesure permettrait de réaliser des économies dans le budget de la sécurité sociale, et par ailleurs les allocataires sociaux qui se trouvent assimilés pour l’occasion aux fauteurs de trouble n’ont qu’à bien se tenir. Déjà trop souvent perçus comme fraudeurs potentiels, ils risquent de se voir couper les vivres, ou plutôt, au vu de leurs revenus, le droit de vivre. De plus, la sanction est collective, elle frappe non seulement le fauteur, mais aussi sa famille.
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