Si, aux Etats-Unis, les républicains les plus obtus en doutaient encore, la réélection du démocrate Raphael Warnock à son poste de sénateur de Géorgie, le 6 décembre, en a apporté une preuve supplémentaire : Donald Trump est bien un poids qui tire le Grand Old Party vers le fond.
Qu’on en juge. Dans cet Etat qui a été au cœur de la bataille conduite par ce dernier pour contester des résultats de la présidentielle de 2020, les candidats républicains sortants aux postes de gouverneur et de secrétaire d’Etat, accablés de reproches pour n’avoir pas alors tordu les résultats en sa faveur, l’ont aisément emporté au cours des élections de mi-mandat, le 8 novembre.
Herschel Walker, un ancien joueur professionnel de football américain sélectionné par Donald Trump pour tenter de ravir aux démocrates la majorité au Sénat, a en revanche échoué. Choisi sur les seuls critères de la célébrité et de la loyauté envers l’ancien homme d’affaires, il avait fait la preuve de son incompétence pendant une campagne éprouvante, émaillée de révélations embarrassantes concernant ses accommodements avec la morale conservatrice qu’il revendique comme boussole.
Les urnes ont parlé, mais sa défaite est surtout celle de son parrain politique, dont la nouvelle campagne pour devenir le candidat des républicains pour la présidentielle de 2024 débute sous les pires auspices. Moins d’un mois après une entrée en scène dont personne ne doutait plus, mais qui s’est avérée poussive, Donald Trump apparaît plus que jamais enfermé dans ses obsessions, sans projet ni formule susceptible de frapper les esprits comme il avait su le faire lors de son entrée en politique.
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