Au travers de leur congrès, les socialistes flamands ont donné le coup d’envoi de leur campagne, intitulée « En rouge pour 2024 ». On peut certes débattre de la qualité de ce jeu de mots, mais le message est clair : des élections locales, régionales, fédérales et européennes se tiendront dans un an et demi et la campagne des socialistes débute dès aujourd’hui.
Fait remarquable : cette campagne — la plus prometteuse des vingt dernières années, selon les propres dires de Rousseau — vise très explicitement le Vlaams Belang. Elle s’articule autour du principe suivant : empêcher que la Flandre ne devienne la « Hongrie de la mer du Nord » et que le Vlaams Belang et la N-VA puissent constituer une majorité au Parlement flamand.
En 2019 déjà, cette possibilité était envisageable — des pourparlers exploratoires avaient d’ailleurs eu lieu entre les deux partis. Et depuis lors, le parti d’extrême droite a le vent en poupe. Le dernier sondage du quotidien Het Laatste Nieuws le crédite en effet d’environ un quart des suffrages flamands, tandis que la N-VA oscille autour des 22 %. Si l’on tient compte des marges d’erreur, une coalition est donc possible sur le papier.
Voilà déjà un certain temps que Conner Rousseau a lancé une offensive sur le parti de Tom Van Grieken, dont il s’efforce de séduire l’électorat depuis bien plus longtemps encore. Que l’on songe, par exemple, aux propos qu’il a tenus à la suite des échauffourées survenues après le match de la Coupe du monde entre la Belgique et le Maroc : Rousseau a parlé de « racailles des quartiers défavorisés qu’il faut nettoyer ». Mais le fait qu’il mette cartes sur table de manière aussi catégorique continue de faire sourciller.
La suite ici : Vooruit veut affronter le Vlaams Belang en duel: stratégie « géniale » ou risquée? – DaarDaar