Recep Tayyip Erdogan est dans son élément actuellement. Il est le dernier interlocuteur occidental de Poutine, l’OTAN ne peut pas se passer du président-dictateur turc, l’Union Européenne aimerait bien que Erdogan bloque les flux de migrants arrivant depuis l’Irak, la Syrie et l’Afghanistan et du coup, Erdogan peut imposer ses souhaits où et comme il veut. Pour qu’il donne son feu vert à l’adhésion de la Suède à l’OTAN, Erdogan avait demandé à ce que le pays scandinave expulse 31 Kurdes vers la Turquie, sur lesquels pèse l’allégation de l’appartenance à une organisation terroriste, comme la Turquie qualifie le PKK.
Lorsque Erdogan avait formulé ses conditions pour donner son aval à l’adhésion de la Suède (et de la Finlande) à l’OTAN, l’Europe s’était montré indignée. Demander l’extradition de personnes vers le pays où ces personnes sont poursuivies, c’est inhumain. Livrer une personne persécutée à ses bourreaux, l’est encore davantage. Vendredi dernier, la Suède à expulsé Mahmut Tat qui a été remis par la police suédoise à la police turque à l’aéroport d’Istanbul. La Turquie avait clamé que Tat ait été condamné à six ans et dix mois de prison pour avoir appartenu au PKK, sans que des crimes ou délits concrets lui étaient reprochés.
Si la demande d’asile de Mahmut Tat avait été refusée après une procédure de six ans à partir de 2015, il était « toléré » sur le territoire suédois. Mais maintenant, il est devenu une monnaie d’échange, tout comme Julian Assange est devenu une monnaie d’échange entre la Grande Bretagne et les Etats-Unis.
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