Embargo sur le pétrole russe : les sanctions contre la Russie entre ténacité et pragmatisme

La mécanique des sanctions mise en place par les Occidentaux contre la Russie pour lui faire lâcher prise face à l’Ukraine se sophistique un peu plus. Depuis lundi 5 décembre, plus aucun navire transportant du pétrole brut russe ne pourra débarquer sa cargaison dans un port de l’Union européenne (UE) ou de l’un des sept pays les plus industrialisés (G7).

Cette mesure s’ajoute à la décision prise trois jours auparavant de plafonner le prix du baril en provenance de Russie pour les pays qui n’appliquent pas l’embargo occidental. Enfin, le 5 février 2023, l’embargo concernera les produits raffinés. Près d’un an après le début de l’invasion de l’Ukraine, jamais les capacités de la Russie à financer son effort de guerre n’auront été aussi contraintes.

Après l’embargo sur le charbon entré en vigueur en août et l’arrêt de la quasi-totalité des livraisons de gaz à l’Europe au cours de l’été du propre chef de la Russie, le pétrole constitue encore la principale source de devises à la disposition de Vladimir Poutine pour poursuivre sa folle et meurtrière agression de l’Ukraine. Les sanctions qui viennent d’être prises sont un levier important pour tarir cette source.

L’étanchéité de l’embargo est loin d’être absolue. Celle-ci n’est d’ailleurs ni possible ni souhaitable. Elle n’est pas possible parce que de gros importateurs de pétrole comme l’Inde, la Chine ou la Turquie, qui n’ont pas voté le paquet de sanctions contre Moscou, se sont opportunément substitués à l’effondrement de la demande européenne.

Par ailleurs, les Occidentaux n’ont aucun intérêt à déstabiliser la production mondiale. Sans plus aucune goutte de pétrole russe, ses prix exploseraient en causant d’énormes dégâts sur les économies du G7. Fixer aux exportations russes un prix plafond permet à la fois d’assurer une certaine stabilité au marché et d’obliger la Russie à vendre son pétrole au rabais pour obérer ses recettes budgétaires et son effort militaire.

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