Il n’y a rien d’étonnant à ce que des individus tels que Geert Wilders se soient empressés de récupérer ces événements pour propager leurs idées. Le dirigeant d’extrême droite a appelé à l’expulsion de ces jeunes émeutiers marocains : que l’on chasse toute la smala hors du pays ! Pour sa part, le vice-président du Vlaams Belang, Chris Janssens, a fait remarquer, non sans un certain sens de l’humour, que le match Belgique-Maroc avait été remporté par… le Vlaams Belang. C’est que ces jeunes agitateurs font évidemment les affaires de l’extrême droite.
Ce qui est plus fâcheux, c’est que même certaines personnalités modérées ont sauté sur l’occasion pour donner leur avis sur ces jeunes Marocains : des racailles, des crapules, des rebuts — ou encore, en termes moins fleuris, des cochons, des porcs, etc. Comme s’il fallait se précipiter toutes affaires cessantes sur le train de l’indignation collective. Mais avant de sauter, il faut se demander pourquoi on le fait, comment on s’y prend, et se rendre compte qu’avec ce type de sorties, on oriente le débat public dans une direction bien spécifique.
En effet, le problème de ce type d’incidents, c’est qu’ils font glisser le curseur du discours politique et public : ils normalisent des propos et des conceptions extrémistes. Les responsables du Vlaams Belang en ont profité pour intervenir dans toutes sortes d’émissions d’actualité où ils ont, les uns après les autres, eu l’occasion de marquer des points à peu de frais. Il est vrai que lors de l’Euro, la défaite de la Belgique face à l’Italie n’avait pas provoqué de tels déchaînements de la part de Belgo-Marocains de troisième et quatrième génération. Il est encore plus justifié que l’on trouve proprement ahurissant le fait que la majorité des casseurs ne seront pas sanctionnés, ou si peu.
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