Il faut rester prudent face aux images qui nous parviennent d’Iran, en l’absence de récits indépendants et confirmés. Mais ce que nous montrent les courtes vidéos tournées par des Iraniens est proprement stupéfiant, et pose plein de questions sur la suite.
Deux exemples, d’abord la foule massive aux funérailles, samedi, dans la province du Kuzestan, dans le sud-ouest de l’Iran, d’un enfant de neuf ans, Kian, tué alors qu’il était en voiture avec sa famille. Deux civils armés circulant à moto -des policiers selon la famille- ont ouvert le feu, l’enfant est décédé, son père grièvement blessé. La mort du petit Kian a suscité un émoi plus fort encore que celle de Mahsi Amani, à l’origine du soulèvement il y a deux mois.
Deuxième image, à Mahabad, une ville du nord de l’Iran, des scènes de guerre urbaine, suivies de fraternisation entre manifestants et policiers anti-émeutes refusant d’intervenir. Là encore, prudence sur l’interprétation, mais des situations inédites, même éphémères.
Ailleurs, les images de défi se poursuivent. Toute l’équipe iranienne de basket a posé la tête nue, là où le voile est de rigueur. Plus tard, c’est un couple qui s’embrasse au milieu des voitures. Des barrières tombent.
Sur quoi cela peut-il déboucher ? C’est toute la question, car après deux mois où l’on est passé de la protestation au soulèvement, et -on n’est pas sûr de pouvoir prononcer le mot-, à une révolution, l’avenir est des plus incertains.
La suite ici : En Iran, sur quoi peut déboucher le soulèvement populaire ?