La course à l’abîme du régime iranien

Quel avenir s’offre un régime qui tue sa jeunesse ? La question ne cesse de se poser alors que le sang coule en Iran depuis maintenant plus de deux mois. Réprimer, le régime au pouvoir sait ordinairement le faire. Aucune Iranienne et aucun Iranien ne doutent certainement de sa détermination à écraser les voix qui le contestent. Mais un ressort, celui de la peur, ne semble plus répondre, tant la vague de colère en cours paraît puissante.

Soulevée par la mort le 16 septembre à Téhéran d’une jeune femme, Mahsa Amini, arrêtée par la police des mœurs pour avoir porté le voile obligatoire en Iran d’une manière jugée inappropriée, une lame de fond semble agglomérer une somme de ressentiments accumulés depuis des décennies. Les ressentiments d’une jeunesse urbaine privée d’horizon dans un pays paria et cadenassé, comme les ressentiments de minorités ethniques maltraitées, qu’il s’agisse de Kurdes ou de Baloutches.

Face à cette colère, le régime du Guide Ali Khamenei s’est montré immédiatement incapable d’offrir autre chose que la matraque. Comment pourrait-il en être autrement alors que son maintien au pouvoir constitue depuis longtemps sa seule préoccupation, quel qu’en soit le coût pour son peuple. En atteste sa détermination à se doter de l’assurance-vie que constituerait la maîtrise de l’arme nucléaire, en dépit de ses dénégations, au prix de lourdes sanctions internationales dévastatrices pour la société iranienne ?

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