Coupe du monde 2022 : un miroir des malheurs du monde

Le Qatar n’imaginait pas, en 2010, lorsqu’il avait remporté la bataille de l’attribution de la Coupe du monde de football 2022, qu’une telle chappe de défiance pèserait sur la compétition parmi les plus regardées de la planète à la veille de son ouverture. Au lieu d’offrir une parenthèse bienvenue dans les désordres du monde, pour le plus grand bénéfice de l’image internationale de ce micro-Etat riche à milliards, elle est devenue, au contraire, le miroir de ses malheurs.

La Coupe du monde précédente, en Russie, avait bénéficié du traitement de faveur habituel pour ces grands rendez-vous dans lesquels le sport se marie avec l’influence politique. Vladimir Poutine s’était pourtant déjà converti à un nationalisme impérial. La Russie avait envahi des pays voisins tout en éliminant, par la manière forte, ses dissidents. Le Qatar ne jouit pas de ce privilège de grande puissance.

L’émirat ne serait pas parvenu à ses fins sans le concours manifestement intéressé d’intermédiaires occidentaux et plus précisément français. Belle illustration du double langage consistant à faire cohabiter l’argent roi avec les grands principes : aujourd’hui, les leçons occidentales de bonne gouvernance et d’exemplarité ne sont plus jugées crédibles. Les récentes déclarations d’Emmanuel Macron affirmant qu’il ne faut pas « politiser le sport », alors que les grands événements sportifs mondiaux ont souvent été l’occasion de défendre de grandes causes, ajoutent encore au malaise.

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