Le renouveau du syndicalisme bouleverse le monde du travail américain

71% des Américains «approuvent» l’action syndicale, un niveau de soutien jamais atteint depuis 1965. Et si peu d’Américains appartiennent eux-mêmes à des organisations syndicales –seulement 10% des salariés du pays et 6% des personnes employées dans le secteur privé–, de nombreuses campagnes de syndicalisation font tache d’huile dans les plus grandes entreprises du pays: Amazon, Starbucks, Apple, etc.

Selon l’agence fédérale qui organise les référendums d’entreprise dans lesquelles les salariés votent pour ou contre la création d’une section syndicale, plus de 641 sociétés ont répondu par l’affirmative au cours de la première moitié de l’année, du jamais-vu depuis vingt ans. N’en déplaise à Jeff Bezos et d’autres capitaines d’industrie, la dynamique est bien réelle et elle pourrait bousculer le monde du travail américain.

Pour Joseph McCartin, professeur d’histoire à l’université de Georgetown et spécialiste du syndicalisme, ce regain de popularité s’explique, tout d’abord, par la montée des inégalités et de la précarité. La crise liée à la pandémie de Covid-19 a également facilité une prise de conscience pour de nombreux travailleurs. «La pandémie a mis en lumière l’absence des voix des salariés sur leurs conditions de travail», affirme-t-il.

Le constat est partagé par Rebecca Givan, professeure à l’école de management et des relations au travail de l’université Rutgers. «Les gens qui bossaient pendant la pandémie se sont rendu compte, peut-être plus que jamais, à quel point leurs patrons ne s’intéressaient pas à leur bien-être», souligne-t-elle.

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