Au moins pour deux raisons. La première est l’essor des nouvelles technologies – en particulier les réseaux sociaux et leurs algorithmes – qui rendent la désinformation plus difficile à détecter et plus facile à diffuser auprès d’un large public. La seconde est une évolution des objectifs de la désinformation. De plus en plus, son but est de créer de l’incertitude et de l’instabilité, de saper les institutions de confiance, plutôt que de convaincre les gens que certaines fake news sont vraies. Même si, bien sûr, elles y parviennent parfois.
Quels sont les principaux sujets aujourd’hui ciblés par la désinformation ?
Ils sont nombreux et varient d’un pays à l’autre. L’un des sujets principaux, en particulier en Europe, concerne la guerre en Ukraine. Les deux camps et leurs alliés tentent de convaincre le monde (ou leurs propres citoyens) qu’ils sont en train de remporter le conflit. Un autre sujet qui continue d’être visé est la vaccination, que ce soient les vaccins traditionnels pour enfants ou, bien sûr, ceux contre le Covid. Aux Etats-Unis, la désinformation à propos de la fiabilité du processus électoral est aussi un problème majeur.
Pourquoi certaines personnes font-elles confiance aux fake news ? Existe-t-il un point de bascule à partir duquel elles cessent de faire confiance aux médias traditionnels ?
Pour certaines personnes, c’est parce que les fake news leur racontent ce qu’elles veulent entendre et qu’elles correspondent mieux à leur vision du monde. D’autres ont cessé de faire confiance aux sources d’informations traditionnelles et considèrent que tous les médias, qu’ils soient de mauvaise ou de bonne qualité, sont comparables.Enfin, certains ne croient pas aux fake news, mais les partagent pour exprimer une appartenance politique ou obtenir des réactions de la part d’autrui.
Je ne sais pas s’il existe un point de bascule définitif, mais je pense que beaucoup de personnes estiment que les médias traditionnels sont biaisés et qu’ils essaient d’induire les gens en erreur.
La suite ici : VRAI OU FAKE. GRAND ENTRETIEN. Comment la post-vérité a-t-elle gagné une place si importante dans notre quotidien ?