Avec sa victoire au Sénat, Joe Biden arrive au G20 en « super Joe »

On s’attendait à voir Joe Biden transformé en « lame duck », en « canard boiteux », selon l’expression politique américaine qui vise les présidents affaiblis. C’est au contraire « Super Joe » qui s’est envolé vers l’Asie avec une nouvelle inespérée : les démocrates conservent la majorité au Sénat américain, après la victoire de leur candidate dans le Nevada, face à un « trumpien » de choc.

Ces élections de mi-mandat ont redonné le moral aux démocrates qui s’attendaient à une Berezina en ces temps d’inflation, de polarisation extrême, de doutes parfois sur un Président vieillissant. Mais il n’y a pas eu la « vague rouge » républicaine attendue, même s’ils risquent d’obtenir une courte majorité à la Chambre des représentants ; ça mérite qu’on s’y arrête.

Donald Trump a beau crier victoire, il sort affaibli de ce scrutin, potentiellement fragilisé dans son contrôle du parti Républicain, et défié par un challenger possible pour 2024, le gouverneur de la Floride, Ron DeSantis. Il est toujours risqué de prédire la chute de Trump, mais son emprise sur les Républicains pose questions après ces résultats plus que mitigés.

La première conséquence est de redonner confiance aux démocrates qui ne vont pas vivre le cauchemar des deux prochaines années à la merci d’un Congrès hostile. Pour l’aide à l’Ukraine comme pour les réformes sociales de l’administration, c’est un soulagement.

Cela se sentira sur le plan international. Joe Biden rencontrait ce matin Xi Jinping, le numéro un chinois, tout juste couronné pour un troisième mandat lors du 20ème congrès du Parti communiste. Il était important pour le président américain de ne pas arriver plombé par une défaite cuisante à ce sommet où seront mis à plat tous les sujets qui fâchent, Taiwan, la guerre technologique, l’Ukraine.

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