Tout d’abord, soyons clairs, je pourrais sans aucun doute être qualifié – ou traité – de woke comme on dit ici aux States puisque j’adhère sans complexe à plusieurs théories associées au wokisme.
Bien sûr que les excès de ce mouvement – tant est que l’on puisse appeler le wokisme un mouvement – m’agacent, et cela souvent au plus haut point. Mais comment peut-on ne pas se réjouir d’être un tant soit peu woke/éveillé, état intérieur qui est défini par Wikipedia comme « être conscient des problèmes liés à la justice sociale et à l’égalité des races » ?
Oui, je n’ai pas honte de le dire, la vague woke a aidé l’essayiste franco-américain de cinquante ans que je suis à ouvrir les yeux sur de nombreux sujets : le privilège blanc qui est une réalité quotidienne aux États-Unis ; l’inégalité femmes-hommes qui persiste non seulement dans le domaine professionnel, mais aussi trop souvent dans les couples d’aujourd’hui ; le comportement déplacé que nous autres « mâles » pouvons avoir – ou avoir eu – sans nous en rendre compte avec la gente féminine, etc.
J’ai donc du mal à comprendre – et je ne suis pas le seul de mon côté de l’Atlantique – le pourquoi du rejet viscéral qu’inspire le wokisme à une grande partie du milieu intellectuel français.
Celui-ci, notamment par la voix de ceux que l’on a jadis appelés « les nouveaux philosophes », semble se complaire à moquer et à caricaturer à l’extrême toute proposition woke – ce qui n’est malheureusement pas difficile vu comment trop souvent celles-ci sont présentées à l’opinion.
La suite ici : Quand le wokisme s’invite en géopolitique