La victoire de Netanyahu, une menace pour l’identité d’Israël

On le croyait fini, sa carrière politique broyée par une triple mise en examen pour corruption, fraude et abus de pouvoir. Mais Benjamin Netanyahu a pourtant réussi à revenir au pouvoir en Israël, à l’issue des cinquièmes élections législatives en trois ans et demi. Et cette fois-ci, les analystes se sont particulièrement penchés sur les chiffres du scrutin, car ils sont tristement éloquents : 64 sièges sur les 120 de la Knesset pour l’ancien Premier ministre et sa formation radicale, composée des nationalistes du Likoud et des partis ultra-religieux.

(…) Ces résultats sont naturellement décevants pour tous ceux qui, en Israël, défendent la démocratie et l’État de droit. D’abord, parce qu’ils consacrent le retour d’un Premier ministre pourtant actuellement jugé pour corruption, ce qui fait fortement douter du niveau d’intégrité et d’efficacité du système judiciaire israélien. Netanyahu, qui fut le Premier ministre resté le plus longtemps à ce poste (15 ans  !) va retrouver son siège après que Yaïr Lapid se soit illustré en achevant, à l’inverse, le mandat le plus court dans l’histoire de l’État hébreu. De surcroît, “Bibi” disposera d’une majorité confortable et formera donc un gouvernement totalement en accord avec ses objectifs politiques, qui risquent de transformer radicalement le visage de la démocratie israélienne.

Ensuite, parce que derrière Netanyahu, les grands gagnants de cette élection sont les représentants du “sionisme religieux”, le parti HaTsionout HaDatit de Bezalel Smotrich et sa faction Otzma Yehudit de Itamar Ben Gvir, qui arrivent troisièmes avec 14 sièges. Le premier discours de Ben Gvir à l’issue du scrutin rappelait les grandes lignes d’un programme simple : un héritage juif ouvert aux juifs exclusivement, qu’ils soient laïcs ou religieux, la lutte des sionistes contre “ceux qui travaillent pour saper notre existence ici”, la volonté de faire à nouveau des juifs “les maîtres de leur propre maison”.

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