Elon Musk, Donald Trump et les « mid-terms » : l’Amérique des vérités alternatives

Deux hommes aux États-Unis ont un talent fou pour attirer l’attention sur eux : Donald Trump et Elon Musk, chacun dans son registre. Il arrive que leurs intérêts convergent : hier, Elon Musk, désormais l’heureux propriétaire pour 44 milliards de dollars du réseau social Twitter, a appelé à voter Républicain, le parti contrôlé par Trump, aux élections de mi-mandat qui se déroulent aujourd’hui.

Ce « coming out » politique du milliardaire au moment où il s’installe au cœur du système de communication mondial, vient compléter son portrait de « disrupteur », qui casse les codes dans son intérêt personnel et celui de ses entreprises. Ses opinions politiques étaient jusqu’ici fluctuantes, il a dit avoir voté pour Joe Biden il y a deux ans, mais Donald Trump jure qu’il lui a dit le contraire. Il pourrait être libertarien, s’il n’avait pas autant recours aux subventions publiques.

Elon Musk affole la planète depuis quelques jours avec ses mesures radicales de transformation de Twitter : il en rajoute une couche avec cet appel à ses plus de 110 millions d’abonnés, à voter Républicains à la veille d’une élection cruciale, dans une Amérique polarisée. Il renforce ainsi les craintes de le voir utiliser sa nouvelle plateforme au service de sa vision du monde très personnelle.

Le patron de Tesla est un partisan du « free speech », de la liberté de parole absolue telle qu’elle est garantie par la Constitution américaine. Sans limites, y compris, donc, pour les complotistes, les manipulateurs d’informations, ou même pour la propagande russe qu’il a refusé de priver d’accès à ses satellites Starlink.

C’est ce qui inquiète le plus à propos de l’avenir de Twitter, où tous les efforts de régulation, déjà insuffisants, ont été affaiblis par le licenciement de la moitié du personnel ces derniers jours et par les projets du nouveau « boss ».

Un échange hier entre Elon Musk et le fondateur de Twitter, Jack Dorsey, était révélateur. Musk écrit que Twitter doit devenir « la source la plus fiable d’information sur le monde, c’est notre mission ». Réponse de Jack Dorsey : « fiable selon qui ? ». « Selon le peuple de Twitter », répond le nouveau propriétaire.

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