A quelques jours de l’ouverture de la 27e conférence mondiale sur le climat (COP27) à Charm El-Cheikh, en Egypte, une nouvelle alerte sur le changement climatique est lancée par deux institutions onusiennes. Une de plus, diront les plus déterministes. Une de trop, concluront les plus concernés par le plus grand défi auquel l’humanité a été confrontée.
La lutte contre le réchauffement prend des allures de mythe de Sisyphe : après vingt-six COP, malgré la prise de conscience mondiale, malgré les signes de plus en plus tangibles du dérèglement climatique – l’actuelle vague de chaleur qui sévit en Europe en est une nouvelle démonstration –, malgré les objectifs affichés par les Etats, les efforts restent largement insuffisants pour faire en sorte que la planète reste vivable à la fin du siècle.
Le Programme des Nations unies pour l’environnement et l’ONU Climat, dans leur synthèse des engagements des pays signataires de l’accord de Paris, arrivent à la même conclusion : la communauté internationale n’est toujours pas en situation de respecter une trajectoire de limitation du réchauffement climatique à 1,5 °C par rapport à l’ère préindustrielle. Si les politiques actuelles sont poursuivies en l’état, en dépit des progrès engagés, l’élévation des températures sera de l’ordre de 2,8 °C en 2100.
Cette moyenne cache en fait des situations extrêmes qui dépasseront largement ces niveaux en causant des désastres irrémédiables. Plus angoissant encore, à force de procrastination, la fenêtre permettant de limiter la hausse à 1,5 °C est en train de se refermer. Derrière l’atteinte de ce point de non-retour, la perspective d’une perte totale de contrôle de notre destin climatique.
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