Brésil : l’extrême droite a déjà gagné

Le seul fait que Bolsonaro puisse encore gagner est stupéfiant. Parce que son bilan catastrophique aurait dû le discréditer totalement : 1 Brésilien sur 3 sous le seuil de pauvreté, 700.000 morts du Covid, un aveuglement obscurantiste face à la pandémie, une corruption omniprésente.

Lors du scrutin du 2 octobre dernier, le parti de Bolsonaro est devenu le plus représenté à la Chambre et au Sénat, il va diriger les Etats les plus peuplés du pays. Et ses figures les plus radicales ont toutes été élues : la pasteure évangélique Damara Alves, l’ex général Hamilton Mourao, et le fils du président, Eduardo Bolsonaro. Lula, même s’il gagne dimanche, n’aura pas les mains libres pour gouverner.

Comment expliquer ce succès de l’extrême droite ? La première explication, c’est la puissance de ses réseaux de désinformation. Le très sérieux Tribunal électoral brésilien dénonce « un écosystème de désinformation » de l’extrême droite; il a accordé 184 droits de réponse à Lula. C’est une désinformation puissance 1000 par rapport à ce que connait l’Europe.

Les mensonges sont partout : Lula est alcoolique, il veut fermer les Eglises, il est malade, et le pompon : il a signé un Pacte avec le Diable contre les croyants. Et ça marche ! Grâce à un déluge sur les réseaux sociaux. Tik Tok, Instagram, Facebook, Whatsapp, tout y passe. L’extrême droite répand les mensonges à profusion auprès d’une population brésilienne accro aux réseaux sociaux : pour 170 des 215 millions de Brésiliens, c’est souvent la première source d’information.

L’équipe Bolsonaro a encore amélioré la méthode Trump : créer à tout instant des soit disant « vérités alternatives ». L’équipe de Lula, un peu vieille école, plus habituée à la télévision, a mis du temps à prendre la mesure du phénomène.

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