Good Move : colère existentielle

On ne  nie pas que le plan Good Move fasse des mécontents et que ces mécontents aient le droit de s’exprimer. Une manifestation est quelque chose de tout à fait tolérable dans une démocratie comme la Belgique. Mais ici on parle d’autre chose. On parle de quelques dizaines de personnes qui défont ce que les autorités politiques ont décidé de mettre en place. Une voie de fait, une dégradation de l’espace public, la volonté délibérée de contrarier une décision politique par une manifestation de rue.

Qu’on le veuille ou non le plan  de mobilité  est bien le fruit d’une décision démocratique. Un plan lancé il y a deux législatures, porté par deux  gouvernements successifs, implémenté par des conseils communaux et des échevins qui ont bien la légitimité pour le faire. Vouloir physiquement s’y opposer,  démonter le travail des agents communaux, affronter les policiers venu maintenir l’ordre c’est jouer la loi de la rue contre le processus démocratique. Qu’il y ait des partis qui aient dans leur ADN historique de favoriser la colère et la prise de pouvoir par la violence  n’est peut être pas une surprise. Que des gens qui se disent  démocrates partagent le même discours ressemble à une coalition fortement contre nature.

Qu’on s’entende  bien. La colère est permise. La volonté de se faire entendre est bienvenue. Être écouté est légitime, et savoir que vos problèmes sont pris en considération est normal. Tout cela peut passer par un échange d’arguments. Quand on quitte le débat d’idée  pour se donner physiquement raison, on sort du processus démocratique. Dans ce cas il y a deux option : soit on a affaire à un pouvoir tyrannique et autoritaire, soit on s’arroge des droits qu’on a pas. En Démocratie l’usage de la force doit rester le monopole des forces de l’ordre.

La suite ici  : L’édito de Fabrice Grosfilley : colère existentielle