Fidèle à la manière dont elle a conduit sa campagne électorale, Giorgia Meloni, a construit son équipe gouvernementale dans le double souci de « rassurer Bruxelles et les marchés » comme on dit dans un habituel pléonasme médiatique, et de donner des gages à son électoral traditionnel pour qui l’heure du triptyque « Dieu, Famille, Patrie » a sonné.
Pour arriver à ses fins et asseoir définitivement son autorité, Meloni a su imposer son autorité à ses alliés. Matteo Salvini a dû renoncer au ministère de l’Intérieur où il comptait poursuivre la politique anti-immigrée qu’il avait menée sous le gouvernement Conte 1. Il sera, avec moins de poids politique, ministre aux Infrastructures. Sa défaite électorale ne lui permettait pas d’exiger davantage. Silvio Berlusconi a donné plus de fil à retordre à la Première ministre. Berlusconi qui pour des raisons d’intérêt personnel voulait contrôler la justice et les médias s’est vu sèchement recadré par son alliée. Le leader vieillissant de Forza Italia a dès lors multiplié les déclarations aussi fracassantes que pathétiques, notamment sur son amitié avec Poutine avec qui il affirmait avoir « renoué ». Voulait-il encore une — dernière — fois attirer micros et caméras ou entamait-il là son travail de sape du gouvernement Meloni ? Sans doute les deux sont-ils vrais. Mais le fait est qu’il a dû renoncer à ses prétentions.
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