Le 12 octobre dernier, Greta Thunberg, l’écologiste suédoise de 19 ans, est invitée à s’exprimer sur le débat sur l’énergie qui agite l’Allemagne. Le gouvernement rechigne alors à prolonger la totalité des trois centrales nucléaires au-delà de décembre 2022, date de sortie prévue initialement pour ce type d’énergie. Dans le même temps, pour faire face à l’absence de gaz russe, plusieurs centrales à charbon, bien plus polluantes, vont être remises en fonctionnement.
« Puisque [les centrales nucléaires] sont là, ce serait une erreur de les fermer et de recourir aux centrales à charbon », a estimé Greta Thunberg lors d’une longue interview donnée à la journaliste allemande Sandra Maischberger.
Ses propos sont alors repris par les conservateurs et les libéraux allemands, partisans d’un report de la sortie du nucléaire. Les Verts et le SPD, membres de la coalition au pouvoir, s’opposent eux à ce prolongement du nucléaire. Quelques jours après cette interview, le gouvernement allemand modifie finalement le calendrier, pour prolonger l’ensemble de ses trois dernières centrales nucléaires jusqu’en avril 2023.
Ses propos sont aussi relayés de ce côté-ci du Rhin. Dans une tribune du Figaro, l’essayiste Jean-Paul Oury présente par exemple ces déclarations comme un tournant : « Greta Thunberg elle-même découvre qu’on ne peut pas se passer du nucléaire !« , « un peu comme si José Bové déclarait en son temps manger des BigMac avec un steak de soja OGM », caricature-t-il.
La suite ici : Greta Thunberg est-elle vraiment devenue pro-nucléaire, comme le disent certains de ses adversaires ?