La population des vertébrés sauvages a chuté de 69 % en moins de 50 ans : 

C’est un rapport qui pourrait être en partie éclipsé par la hausse des prix et la guerre en Ukraine, malgré ses précieux enseignements. Le Fonds mondial pour la nature (WWF) publie ce jeudi 13 octobre, comme tous les deux ans, son rapport Planète Vivante 2022, un état des lieux de la biodiversité mondiale. Le constat, alarmant, tombe comme un couperet : en quarante-huit ans, entre 1970 et 2018, les populations d’animaux sauvages vertébrés ont chuté de 69 %. « Malgré de nombreuses alertes, la situation continue d’empirer », soupire auprès de « l’Obs » Yann Laurans, responsable du pôle biodiversité terrestre chez WWF-France.

En 2020, ce chiffre était en effet de 68 % et de 60 % en 2018. Gorilles des plaines, tortues luth, dugong, lynx, requins, coraux, rainettes…« Des icônes de la biodiversité aussi précieuses qu’indispensables à l’équilibre de nos écosystèmes diminuent à un rythme effrayant. »C’est en Amérique latine que le déclin des populations d’espèces sauvages est le plus visible. Il s’établit dans le sous-continent à près de 94 %.

Comment l’expliquer ? D’abord par le changement d’utilisation des sols. L’agriculture, l’urbanisation et le développement d’infrastructures entraînent la destruction et la fragmentation des milieux naturels, altérant les habitats des espèces. « On prend toujours plus de place sur la nature pour nos cultures », résume Yann Laurans, qui pointe du doigt notre régime alimentaire « trop carné ».

« Elever des animaux prend de la place. Et l’importance de ce bétail grandit toujours plus [selon les calculs des youtubeurs d’AsapSCIENCE, 20 milliards de poulets, 1,5 milliard de vaches et un milliard de moutons et de cochons sont actuellement élevés sur Terre]. Sans compter la pollution qu’il génère : le total des vertébrés sauvages sur Terre émet environ 9 millions de tonnes de carbone. Pour le bétail, c’est 100 millions de tonnes. »

La suite ici : La population des vertébrés sauvages a chuté de 69 % en moins de 50 ans : « Nous ne nous sentons pas concernés par le déclin du vivant »