La victoire – car il s’agit bien d’une victoire – de Jair Bolsonaro au Brésil lors des élections du 2 octobre, sonne comme un avertissement fait aux progressistes américains – et autres – qui refusent de voir les choses en face. Ces derniers s’obstinent à considérer la présidence Trump comme une parenthèse dans l’histoire enchantée des États-Unis, comme un mauvais moment déjà passé dans la marche glorieuse vers la parousie de la démocratie universelle. Ces progressistes aveugles ne veulent (ne peuvent ?) admettre que l’ère des démocraties telles que nous les connaissons depuis la Révolution américaine est en train de toucher à sa fin et qu’il serait grand temps de réformer le système si nous voulons préserver quelques-unes de ces valeurs humanistes issues des Lumières et de l’Après-guerre que nous chérissons tant.
Même si pour finir Bolsonaro ne remporte pas la présidentielle, son emprise sur le Brésil sort renforcée des élections d’il y a quelques jours : plusieurs millions d’électeurs gagnés depuis son accession à la présidence, un grand nombre de gouverneurs/clones élus et surtout un congrès totalement à sa botte.
Comment un individu tel que lui, dont le bilan à la tête de son pays est l’un des plus pitoyables jamais établi par un chef d’État dans l’histoire récente des démocraties libérales, peut-il encore réunir sur son nom tant d’électeurs ?
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