La claque saoudienne aux États-Unis sur le prix du pétrole, signe du chaos géopolitique

D’abord un peu d’histoire. Le 14 février 1945, le président américain Franklin Roosevelt revient de la Conférence de Yalta, en Crimée, où il a rencontré Staline et Churchill pour dessiner le monde de l’après-guerre. Son navire, le Quincy, reçoit ce jour-là un visiteur inhabituel : le roi Ibn Saoud, fondateur de la dynastie au pouvoir en Arabie Saoudite. Cette rencontre débouche sur le « Pacte du Quincy » : un échange pétrole saoudien contre protection américaine, un des marqueurs de la deuxième moitié du XX° siècle – le siècle de l’or noir.

Le Pacte du Quincy, c’est la toile de fond pour comprendre ce qui se passe aujourd’hui, et la claque que les dirigeants saoudiens ont infligée à Joe Biden, le Président américain. Washington ne cache d’ailleurs pas sa colère et prépare des contre-mesures.

L’Arabie saoudite, allié historique des États-Unis, a en effet choisi de privilégier ses liens avec la Russie au sein du cartel des pays exportateur de pétrole, l’OPEP+, plutôt que de répondre aux demandes de Washington. Les pays de l’OPEP+ ont en effet décidé mercredi de réduire leurs quotas de production de pétrole, afin de soutenir le prix élevé du baril de brut, autour de 100 dollars. En pleine guerre d’Ukraine et de hausse des prix de l’énergie !

Il y a deux enjeux dans cette affaire. D’abord la dimension pétrolière : depuis le début de la guerre d’Ukraine, les pays producteurs de pétrole engrangent des bénéfices record grâce à la hausse des prix. Ils ne veulent pas voir diminuer cette rente, alors que la demande de pétrole mondiale baisse sous le coup de l’activité qui freine, en particulier en Chine. Baisser les quotas fait remonter les prix, c’est ce qui s’est passé hier.

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