L’avenir du Brésil au risque du « bolsonarisme »

Ce devait être une victoire facile. Ce sera un duel sans pitié. D’autant plus inattendus que non anticipés par les sondages, les résultats du premier tour de l’élection présidentielle au Brésil, dimanche 2 octobre, ont douché les espoirs d’une nette victoire de Luiz Inacio Lula da Silva, dont les deux mandats, entre 2003 et 2011, avaient été marqués par un net recul de la pauvreté dans l’un des pays les plus inégalitaires du monde. Le candidat de la gauche a recueilli 48,4 % des voix, alors que les enquêtes d’opinion prévoyaient sa possible élection au premier tour.

Lula, dont le Parti des travailleurs a fait alliance avec huit autres formations allant du centre droit à la gauche libertaire, est certes en ballottage favorable et devrait bénéficier du report des voix de deux candidats éliminés au premier tour. Mais il va devoir affronter le président d’extrême droite sortant, Jair Bolsonaro, lors d’un second tour, le 30 octobre, alors que ce dernier semble bénéficier d’une dynamique suggérée par l’écart entre son score réel – 43,2 % – et celui que lui prédisaient les ultimes sondages – autour de 36 %. Une erreur en partie liée aux consignes de boycott des sondeurs données par le camp Bolsonaro à ses partisans.

Le fait que le président sortant ait peu cédé de terrain à la gauche – il avait recueilli 46 % des voix en 2018 –, alors que son mandat a été marqué par le retour brutal de la faim et de la pauvreté, par la déforestation sauvage de la forêt amazonienne et par le drame du Covid-19, met en lumière l’ancrage à l’extrême droite d’une large partie des 156 millions d’électeurs brésiliens et la profonde polarisation du pays. Alors que onze candidats étaient en lice dimanche dernier, les deux têtes d’affiche, Lula, 76 ans, et Jair Bolsonaro, 67 ans, ont recueilli à eux deux plus de 91 % des suffrages.

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