C’était il y a tout juste cinq ans : la première déflagration #MeToo partait de la publication d’un article du « New York Times », dévoilant de nombreuses accusations de violences sexuelles contre le producteur américain Harvey Weinstein. Des révélations à l’origine d’un hashtag et d’un mouvement qui a secoué le monde – et dont les répercussions continuent, en 2022, de se faire sentir.
« Pendant des dizaines d’années, Harvey Weinstein a payé des accusatrices de harcèlement sexuel pour qu’elles se taisent », titre l’article du « New York Times » le 5 octobre 2017. L’enquête expose les accusations contre le producteur du cinéma, alors peu connu du grand public, et les nombreux accords financiers qu’il a conclus pour faire taire ses victimes présumées. Dans les jours qui suivent, les témoignages de grands noms du cinéma comme Asia Argento ou Rosanna Arquette commencent à affluer pour dénoncer les agissements de Weinstein et de ceux qui l’ont protégé.
C’est quelques jours plus tard que naît réellement le mouvement, le 15 octobre, lorsque l’actrice Alyssa Milano (« Charmed ») publie un message dans lequel elle encourage les victimes de violences sexistes et sexuelles à témoigner en reprenant l’expression « Me Too », créée en 2006 par l’activiste afro-américaine Tarana Burke. « Si toutes les femmes qui ont été harcelées ou agressées sexuellement écrivent “Moi aussi” dans leur statut [sur les réseaux sociaux], nous pourrions donner aux gens une idée de l’ampleur du problème », écrit-elle.
C’est la naissance du hashtag : le 15 au soir, #MeToo est repris 200 000 fois sur Twitter, 500 000 fois le jour suivant. 12 millions de publications sont créées en vingt-quatre heures sur Facebook. Célébrités et anonymes se saisissent du mot clé pour témoigner et raconter leur histoire. Le mouvement, mondial, connaît des déclinaisons dans de nombreux pays, dont en France, où il s’exprime aussi par le hashtag #BalanceTonPorc – lancé deux jours avant #MeToo par la journaliste Sandra Muller.