En présentant le 23 septembre un programme fiscal radical et déconnecté du contexte économique, la première ministre britannique, Liz Truss, et son chancelier de l’Echiquier, Kwasi Kwarteng, ont provoqué une onde de choc spectaculaire. Depuis une semaine, le Royaume-Uni essuie une tempête financière et monétaire comme le pays en a rarement connu. Il a suffi d’une poignée de mesures mal calibrées pour jeter un doute sur la capacité de la cinquième économie mondiale à rembourser sa dette.
A peine nommé, le gouvernement veut enclencher un « cercle vertueux de la croissance ». Si l’intention est compréhensible, la méthode pour y parvenir est contestée à la fois par les marchés financiers, le Fonds monétaire international, l’opposition travailliste et même une partie des conservateurs. Un tour de force.
Pour viser un rythme de croissance annuel de 2,5 %, Liz Truss s’engage à baisser les impôts comme jamais depuis cinquante ans, surtout pour les plus riches, un peu moins pour les classes moyennes, tout en renonçant à alourdir l’impôt sur les sociétés, comme l’avait promis son prédécesseur, Boris Johnson. Sur le plan budgétaire, il s’agit d’un énorme manque à gagner, qui non seulement n’est pas financé par des économies, mais qui s’accompagne d’un gel (pris en charge par l’Etat) des factures d’électricité et de gaz des ménages. Si la seconde mesure est sans doute nécessaire, ajoutée à la première, elle conduit le pays à accroître dangereusement le poids de sa dette.
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