En Iran, avec celles et ceux qui sont «prêts à sacrifier leur vie pour la liberté»

«Ça ressemblait à un film pour moi», n’en revient toujours pas Golnaz*. Ce jour-là, cette Téhéranaise d’une vingtaine d’années doit se rendre sur l’avenue Valiasr. Réputée être l’avenue la plus longue de tout le Moyen-Orient, avec ses quelque 17 kilomètres, cette artère coupe Téhéran en deux du nord au sud. Bordée d’une armée de platanes, c’est une artère bouillonnante et incontournable de la capitale iranienne.

Aujourd’hui et depuis la mort, il y a dix jours, de la jeune Mahsa Amini, arrêtée par la police des mœurs pour un voile mal porté, cet axe est l’un des nombreux théâtres de scènes de chaos qui secouent le pays.

Lorsque Golnaz s’y rend, ce sont les premiers jours de mobilisation.«On aurait dit qu’ils étaient prêts pour la guerre!», décrit-elle, en référence à des forces de l’ordre aux équipements «effrayants» et aux hélicoptères au-dessus d’eux. Malgré les forces en présence, elle décide de passer voir sa sœur qui travaille à proximité, pour se rassurer.

Elle voit alors la foule inondée de gaz lacrymogène. «À un moment, j’ai eu l’impression de ne pas pouvoir respirer. J’ai vu la police frapper des gens, je les ai vu utiliser des armes à feu. J’avais peur de courir, parce que je me suis dit qu’en courant, j’allais attirer l’attention et risquer de me faire tirer dessus», confie la jeune femme, finalement aidée par un ami pour rejoindre sa sœur.

Certains de ses amis, manifestants, ont été battus par la police. D’autres ont été arrêtés. Et chaque jour, elle voit péniblement passer sur les réseaux sociaux le visage de nouvelles victimes. Comme celui de Hadis Najafi, jeune femme de 21 ans récemment tuée de six balles à Karadj près de Téhéran, devenue un nouveau symbole de la répression.

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