En 2018, il aurait été difficile d’imaginer le mouvement de Giorgia Meloni en passe de s’imposer comme le premier parti du pays. Il n’avait en effet engrangé que 4% des votes lors des législatives organisées cette année-là. Mais quatre ans de crises politiques (qui ont vu se succéder trois gouvernements, soutenus par trois majorités différentes au Parlement) ont permis à Fratelli d’Italia de rassembler de plus en plus d’électeurs derrière lui. Et derrière Giorgia Meloni.
Comment celle qui a grandi dans un quartier populaire de Rome (d’où elle tient son « débit de mitraillette quand sa parole s’emballe », selon Le Monde) a-t-elle réussi cette progression éclair ? « Giorgia Meloni est avant tout une populiste qui sent les bons coups », éclaire Alban Mikoczy, correspondant de France Télévisions à Rome. Un flair acquis au cours de trente ans de carrière en politique.
A 15 ans seulement, elle a rejoint l’organisation de la jeunesse du Mouvement social italien (MSI), formation post-fasciste fondée par des partisans de Benito Mussolini, rapportent Les Echos. A l’époque, la jeune militante expliquait volontiers à la télévision française que le dictateur italien avait été « un bon politicien ». Un engagement à « l’opposé de son père communiste », qui a délaissé sa famille alors que Giorgia Meloni n’avait que 2 ans, souligne La Tribune de Genève.
La cheffe de Fratelli d’Italia s’efforce désormais de prendre ses distances avec ces racines. « Cela fait des années que la droite italienne a envoyé le fascisme aux oubliettes de l’histoire, et condamné sans ambiguïté la suppression de la démocratie et les infâmes lois antijuives », assurait-elle ainsi mi-août, dans une vidéo en français, anglais et espagnol publiée sur Twitter. Pas question pour autant de (trop) critiquer Benito Mussolini, dont elle reconnaît « les erreurs » tout en affirmant qu’il a « beaucoup accompli ».
La suite ici : Elections en Italie : qui est Giorgia Meloni, la leader d’extrême droite qui se voit déjà « guider le gouvernement » ?