Ca fait plus de quarante ans que ça dure, depuis la Révolution islamique de 1979. Quarante ans que les mollahs au pouvoir décident des vêtements des femmes, de ce qu’elles peuvent montrer, de ce qu’elles doivent cacher. Quarante ans avec des hauts et des bas, des moments de tolérance, et d’autres de conservatisme inquisiteur.
Génération après génération, les femmes iraniennes ont tenté de se libérer de ce carcan. La nouvelle génération pousse encore plus fort, avec l’aide des réseaux sociaux sur lesquels elles défient l’ordre moral.
L’actuel Président, Ebrahim Raisi, un ultraconservateur qui ambitionne de succéder au Guide vieillissant, a décidé de sévir, et a durci les lois que la police des mœurs fait respecter. Mahsa Amini en est la victime.
Dès samedi, les funérailles de la jeune femme, dans sa ville natale du Kurdistan iranien, ont tourné à l’affrontement avec la police. Il y a eu un mort et des dizaines de blessés. Les protestations et la répression se sont étendus au reste du pays, et hier à Téhéran où les étudiants de trois universités sont descendus dans la rue.
De nombreuses vidéos tournées dans la capitale montrent la foule des manifestants, autant d’hommes que de femmes, et l’intervention des Gardiens de la révolution, des canons à eau et des véhicules de la police des moeurs en flammes.
La mort de Mahsa Amini a été le détonateur d’une frustration culturelle, sociale, politique omniprésente. Tout comme le suicide d’un vendeur de légumes avait déclenché la révolution tunisienne en 2011, la mort, dans des conditions troubles de cette jeune femme pour une mèche de cheveux de trop, a ouvert les vannes.
La suite ici : La mort d’une jeune femme pour une mèche de cheveux de trop fait exploser la jeunesse iranienne