Il faut un boycott total de la Coupe du monde au Qatar

Cette Coupe du monde pue. Non pas parce que c’est le Qatar qui l’organise, mais parce qu’elle procède d’un ensemble de dysfonctionnements qui disent combien quand argent, jeux de pouvoir et trafic d’influence se retrouvent mêlés, ils débouchent sur des actions sidérantes de bêtise et de cynisme.

Oui, cette Coupe du monde pue. Elle empeste même. Qu’on ait pu s’imaginer qu’un pays grand comme un timbre-poste puisse organiser un événement d’une telle ampleur constitue déjà par son absence de diversité géographique comme culturelle une macabre plaisanterie. Mais que de surcroît, à aucun moment on ne réalise, par convenance ou ignorance, l’impossibilité de pratiquer un sportde haut niveau sous des latitudes pareilles, clame la totale incompétence des dirigeants à l’origine de cette décision.

Par incompétence, il faut bien sûr entendre le pouvoir engendré par l’argent, qui permet de rendre admissible ce qui ne l’est pas. Absolument rien ne prédisposait le Qatar à accueillir une Coupe du monde de football, à moins de penser qu’on puisse organiser un événement pareil sur une surface si exiguë que les stades où se dérouleront les rencontres se touchent ou presque –l’un des intérêts d’une Coupe du monde de football étant de pouvoir voyager de villes en villes, de régions en régions, autant de lieux à découvrir ou à visiter.

Se rend-on seulement compte de la géniale incohérence du projet, de sa parfaite incongruité? Quel besoin de construire autant de stades si la plupart sont voués à rester des vaisseaux fantômes égarés dans l’immensité de dunes désertiques? Quel intérêt pour l’éventuel supporter d’assister à une compétition où tout se déroule à proximité de Doha en une succession d’aller-retours, centres-villes-stades palpitants comme un épisode inédit de Julie Lescaut?

Et que dire des conditions de travail auxquelles ont dû faire face les malheureux ouvriers chargés de la construction des stades? Dunombre de morts? Des salaires de misère? Sans parler du coût écologique, de cette folie à devoir climatiser des stades au cœur de l’hiver, des indispensables et massifs déplacements en avion –difficile de se rendre au Qatar en train ou en voiture–, de toute cette dépense énergétique qui nous apparaît à l’heure où l’on nous parle de sobriété et de comportement responsable, comme un crachat adressé à l’ensemble de la planète.

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