L’extrême droite en position de force en Suède

La Suède va vivre un changement politique majeur. Pour la première fois, dans ce pays de tradition sociale-démocrate, le parti d’extrême droite des Démocrates de Suède est aux portes du pouvoir. Son appui sera indispensable au futur gouvernement conservateur qui devrait finalement émerger des urnes, lorsque les résultats des législatives de dimanche seront finalisés mercredi . « Cela en dit long sur le chemin parcouru, sur le petit parti dont tout le monde se moquait […] aujourd’hui nous sommes le deuxième parti de Suède », s’est réjoui son chef, Jimmie Akesson, 43 ans.

En moins de douze ans, depuis sa première percée au Riksdag, les Démocrates de Suède sont donc devenus le deuxième parti du pays (avec 20,7 % des voix à ce jour) , derrière les sociaux-démocrates de la Première ministre Magdalena Andersson (30 % des voix). Il est aussi désormais le premier parti de droite et devance le Parti modéré de rassemblement, qui a obtenu 19 % des suffrages et dont le leader, Ulf Kristersson, sera sans doute appelé à former un gouvernement.

« C’est certainement une élection historique pour les Démocrates de Suède. Ils n’ont que 1 % de différence avec Les Modérés, alors qu’ils n’obtenaient que 5,7 % des suffrages en 2010. Ils deviennent le premier parti du bloc de droite. Est-ce qu’on va pouvoir l’écarter du gouvernement ? » s’interroge Mikael Granberg, professeur de sciences politiques à l’université de Karlstad.

Toute la question est là. Longtemps ostracisé pour ses origines liées à un parti néonazi, le parti s’est construit une base solide en province et auprès d’un électorat plutôt masculin. Il a représenté 17,8 % des suffrages en 2018 et est devenu cette année l’allié incontournable d’un bloc de droite qui cherchait à reconquérir le pouvoir perdu il y a huit ans.

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