Depuis cinq jours, les forces ukrainiennes avancent, dans le nord du Donbass comme dans le sud du pays, et cette réalité change dramatiquement la physionomie d’un conflit dont le président russe, Vladimir Poutine, porte l’unique responsabilité. La nouvelle dynamique de la guerre, qui met en évidence la combativité des Ukrainiens, valide également le choix stratégique des alliés occidentaux de Kiev : aider massivement sans franchir la ligne de la cobelligérance.
Car les deux cents jours qui viennent de s’écouler ont vu s’opérer un revirement spectaculaire pour les forces en présence. Au début de l’invasion, le 24 février, le rapport de force en termes de moyens militaires mobilisés était nettement favorable à Moscou. La percée du nord du Donbass et la pression sur la région de Kherson témoignent du renversement, pour l’instant, de cette asymétrie. Les forces ukrainiennes apparaissent désormais à la fois comme plus nombreuses, mieux équipées et bien plus motivées.
L’aide militaire considérable accordée à Kiev, principalement par les Etats-Unis, apporte donc la différence sur le terrain, tout comme la formation de soldats ukrainiens faisant preuve d’une redoutable efficacité tactique. Le démenti est cinglant pour les thuriféraires aveugles du Kremlin, qui ont plaidé tout d’abord en faveur d’une reddition de l’agressé, sa défaite étant jugée inéluctable, avant de dénoncer le soutien militaire occidental. Ce dernier, assuraient-ils, allait vainement prolonger les souffrances du peuple ukrainien face à une armée russe qui ne reculerait jamais d’un pouce.
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