Illusions et désillusions

Les gens sont désormais bien informés des effets du réchauffement climatique mais « ils voient ça un peu comme une “cause”, comme ils sont sensibles à la faim dans le monde, aux droits de l’Homme, pas comme quelque chose qui affecte directement leurs intérêts. En termes d’intérêts, ils font le choix collectif, plus ou moins consciemment, de continuer avec globalement le statu quo ».

La conclusion du chercheur est désespérante : la démocratie court au suicide puisque c’est tout à fait démocratiquement que la population sacrifie le climat à d’autres priorités, comme le pouvoir d’achat, l’emploi, la bonne santé de l’économie… Seules des « minorités agissantes » pourraient peut-être provoquer un électrochoc salutaire, suggère Gemenne…

Quelle que soit la déception devant tant de lâchetés, renoncer à la politique – cet art d’organiser la vie en société – est un luxe qu’on ne peut pas se permettre. Mais on ne s’accommodera jamais d’une action politique qui consiste à se mettre à la remorque de ce que sont supposés penser « les gens » en flattant leurs instincts les plus égoïstes, qu’il s’agisse de perpétuer quoi qu’il en coûte le régime scandaleux des voitures de société (coup de griffe à droite) ou de militer pour des parkings gratuits (coup de griffe à gauche). En fin de compte, est-il vraiment impossible d’encastrer le climatique au cœur du social, sans que jamais l’un ne soit sacrifié à l’autre ?

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