Penser pouvoir continuer à agir comme hier est simplement inconscient et criminel 

Cela commence à faire beaucoup. Beaucoup et vite. Beaucoup plus grave que nous le redoutions, beaucoup plus vite que nous le pensions. Faire la liste de ce que cet été nous a apporté d’événements jamais vécus ou de situations déjà connues mais largement empirées serait fastidieux : feux, sécheresses, canicules, inondations, inflations, pénuries, virus… Et avec cela la guerre revenue en Europe. Ceux qui pensaient avoir le temps ou qui estimaient pouvoir encore en gagner se sont trompés. Demain, c’est aujourd’hui. L’avenir, c’est maintenant. Récemment, le glacier de Corvatsch dont certaines couches de glace étaient vieilles de plus de 7000 ans a fini de disparaitre, en Suisse. Le passé nous dit qu’on ne pourra pas non plus compter sur lui.

Autant dire que pour la transition, c’est mal parti. Ou plutôt, qu’il est un peu tard pour la décréter. Il aurait fallu commencer les changements et les aménagements dans les politiques de transport, de construction, d’agriculture, de production ou d’énergie cinquante ans plus tôt. Pleurer sur le lait répandu et regretter qu’on ait vu arriver Maggy Thatcher quand on attendait René Dumont, Ivan Illich voire Al Gore ne servira à rien : nous sommes en retard sur notre propre histoire et nous avons laissé s’installer un récit qui n’était pas le nôtre.  Alors, ne transitons pas. Et ne transigeons pas non plus : il nous faut réaliser dès à présent ce que nous pensions être le programme et le défi de nos prochaines années.  Celui que nous pensions pouvoir déléguer à nos enfants, à vrai dire. Ou à nos petits-enfants.

Ne perdons pas trop de temps : à un été chaud va succéder un hiver qui le sera aussi mais pour d’autres raisons. A Bruxelles, les opérateurs d’énergie prévoient ce qu’ils appellent un bill shock, un choc des factures, où 80% des ménages éprouveront des difficultés ou ne pourront tout simplement pas payer leur usage de l’énergie.

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