Les sceptiques de la cryptoéconomie entrent en résistance

Alors que l’industrie des cryptoactifs peut compter sur des centaines de rassemblements pour diffuser un discours évangélisateur, à l’image de Surfin’Bitcoin, qui s’est achevé le 27 août à Biarritz, cette conférence critique internationale, elle, est la première en son genre. « Nous sommes un petit groupe de dissidents face à une industrie qui pèse des milliers de milliards de dollars, reconnaît Stephen Diehl, ingénieur informatique spécialisé dans la finance et co-organisateur de l’événement. Mais nous espérons peser car notre action va dans le sens de l’intérêt général. Il est urgent de mieux informer les législateurs et les régulateurs sur les dangers de la cryptoéconomie, dans un contexte où les risques pour le grand public n’ont jamais été aussi élevés. »

Le contraste entre la médiatisation entretenue par les promoteurs de l’industrie et la réalité du marché inquiète la communauté cryptosceptique, désireuse de mieux se faire entendre. « Chaque bulle est plus grosse que la précédente. Il y a à chaque fois plus d’argent en jeu mais aussi plus de victimes », s’alarme la journaliste indépendante Amy Castor, citant l’effet domino produit, depuis le printemps 2022, par l’effondrement du « stablecoin » terra-luna, le placement en liquidation du fonds de pension Three Arrow Capital (3AC) et les mises en faillitede la plate-forme d’échange Celsius Network ainsi que du courtier Voyager Digital.

Un constat que partage Molly White, ingénieure informatique et éditrice de Wikipédia. Avec son blog Web3 is going just great (« le Web3 va très bien »), sur lequel elle recense méthodiquement les arnaques et les échecs des entreprises de la cryptoéconomie, elle a émergé comme l’une des voix les plus férocement critiques de l’industrie des cryptoactifs. Dernièrement, elle s’est plongée dans les témoignages versés au dossier de faillite de Celsius. Cette enquête la laisse amère :

« Des personnes qui ne pouvaient pas se le permettre ont tout perdu. Des gens modestes ont placé leurs économies en pensant utiliser les rendements annoncés pour payer les études supérieures de leurs enfants. Des préretraités ont perdu l’épargne amassée pendant leurs années de labeur. À tous, on a expliqué que les cryptoactifs étaient des investissements sans risque. »

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