Alors que la justice doit examiner la légalité du projet de Londres d’expulser les demandeurs d’asile au Rwanda, des médias britanniques font entendre le désespoir de ceux qui craignent de devoir partir.
“À notre hôtel, tout le monde dit : ‘mieux vaut nous suicider que d’aller au Rwanda’.” Cité par The Guardian, le Syrien de 21 ans qui tient ces propos est arrivé en bateau au Royaume-Uni, comme d’autres demandeurs d’asile de son pays logés dans le même Ibis, à quelque 300 km de Londres. Il a une balle dans la cuisse depuis que des soldats du gouvernement syrien ont ouvert le feu dans son village, en 2014.
La Haute Cour de Londres doit tenir une audience à partir de lundi 5 septembre sur le projet du gouvernement britannique d’expulser certains demandeurs d’asile au Rwanda. En juin, le premier charter qui devait transporter des migrants vers ce pays d’Afrique n’avait pas pu partir en raison de recours déposés devant la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) et devant la justice britannique contre cette politique très décriée.
Le quotidien de gauche The Independent a révélé le 3 septembre des documents montrant qu’un des demandeurs d’asile emmenés vers l’avion s’était “automutilé”, qu’un autre avait “menacé de se suicider” et qu’un troisième, extrêmement agité, avait dû être maîtrisé par une méthode douloureuse. Des “horreurs” qui ont conduit l’équipe de journalistes Liberty Investigates, qui a obtenu ces documents, à demander à Liz Truss, probable future Première ministre, d’abandonner le projet. Cette dernière a pourtant promis de “soutenir et étendre [cette] politique à plus de pays”.
La suite ici : Inquiétude. “Plutôt mourir que d’aller au Rwanda” : la grande peur des demandeurs d’asile au Royaume-Uni