C’est connu, la crise sanitaire a accéléré la digitalisation de la société. Enseignement, santé, administration, commerces, banques, … On fait tout en ligne. Enfin, par “on”, il faut surtout entendre les publics les plus favorisés…
Entre 2019 et 2021, la proportion de personnes en situation de vulnérabilité numérique a augmenté de 6% pour atteindre 46%: 39% ont de faibles compétences (on était à 32% en 2019) et 7% n’utilisent pas Internet (contre 6% deux ans plus tôt). Près d’une personne sur deux est à présent concernée!
Le fait de devoir constamment actualiser ses compétences explique en partie le recul des compétences, explique la Fondation Roi Baudouin qui souligne surtout que tout le monde n’est pas égal devant la vulnérabilité numérique.
Les données montrent qu’un faible niveau d’instruction ou de revenus augmente le risque d’exclusion. En deux ans, le manque de compétences s’est accentué de 18% parmi les personnes diplômées du secondaire inférieur (il a aussi grimpé parmi les universitaires, mais seulement de 9%).
Quant aux revenus, ils ont un lien direct avec le niveau de connexion Internet à domicile (seulement 2% des plus de 3200 euros mensuels n’en disposent pas, pour 18% des moins de 1800 euros), la possession d’un ordinateur portable (77% des plus hauts revenus en ont un, pour à peine 53% des plus faibles, cette dernière proportion étant d’ailleurs en augmentation) et l’utilisation de l’administration en ligne (ignorée par 30% des revenus les plus faibles, contre 13% des plus élevés). Globalement, la vulnérabilité économique frappe 63% des personnes disposant de moins de 1400 euros par mois, et 33% de celles qui dépassent 3200 euros.
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