Adopté le 12 août, l’Inflation Reduction Act est l’action la plus importante jamais entreprise aux États-Unis en matière de lutte contre le changement climatique. Les près de 400 milliards de dollars de dépenses publiques et de crédit d’impôt prévus sur 10 ans devraient permettre aux États-Unis de réduire leurs émissions de CO2 de 40 % d’ici à 2030 – soit 10 à 15 points de plus que prévu à politique constante.
Ce texte, malgré son ambition réduite par rapport aux projets de Build Back Better Act et les compromis qui furent nécessaires à son adoption – le projet prévoit notamment d’autoriser plus de projets d’exploration et d’exploitation d’énergies fossiles sur les terres fédérales – pose les bases d’une politique environnementale plus ambitieuse. En effet, le soutien apporté au développement des industries vertes aux États-Unis, mais également aux régions dépendantes des énergies fossiles et aux communautés les plus pauvres, est susceptible de créer une coalition d’intérêts économiques et sociaux favorables à de futures mesures écologiques.
Si une telle dynamique venait bien à s’enclencher, il serait nécessaire d’en tirer des leçons en matière d’économie politique. Alors que la politique environnementale est souvent envisagée comme une question de répartition des coûts de l’adaptation, les investissements publics pourraient s’avérer plus à même de forger des soutiens et donc d’assurer la soutenabilité de la politique engagée. Le vecteur du prix du carbone devrait alors être dépriorisé au profit d’une politique industrielle verte.
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