Depuis le début de l’été, on assiste à une nette remontée du nombre de demandeurs d’asile qui arrivent en Belgique. Ils sont Afghans, Burundais, Géorgiens, entre autres. Ils arrivent en Belgique au terme d’un long voyage, avec l’espoir de recommencer une vie qu’on serait tenté de qualifier de “normale.” Car ce que la plupart de ces demandeurs fuient, ce sont la guerre ou les persécutions. On ne parcourt pas des milliers de kilomètres et ne prend pas autant de risque pour le plaisir.
Et donc à l’arrivée à Bruxelles, ça coince. Cet été, le Petit-Château est devenu un goulot d’étranglement. Il y a chaque jour plus de demandeurs que ce que le centre est en mesure d’absorber. Ils sont du coup 100, 150 à dormir dehors, histoire de ne pas perdre leur place dans la file du lendemain. Outre qu’il est assez indigne de laisser ces personnes dehors sans eau et sans sanitaire, cela crée des nuisances pour les voisins et cela ne règle pas le problème. Le centre est sous-dimensionné et c’est une volonté délibérée. Car une fois que la demande d’asile a été enregistrée, l’État belge a l’obligation d’héberger les demandeurs. Ce sont les règles internationales. Or les centre Fedasil sont à saturation. On a bien ouvert quelques centaines de places dans des casernes, mais ce n’est pas suffisant. En limitant l’accueil au Petit-Château, on limite le nombre de personnes à loger ensuite. C’est la technique de l’entonnoir.
La suite ici : L’édito de Fabrice Grosfilley : Petit-Château, une faillite belge