Poutine et le KO (chaos) européen 

La Russie a remplacé ses bons clients raffineurs européens par d’autres marchés. L’Asie de manière générale et l’Inde en particulier, mais également le Moyen-Orient et la Turquie représentent les nouveaux débouchés, même si certains acheteurs européens persistent dans leurs emplettes en pétrole russe en attendant le point de non retour des sanctions européennes devant intervenir en novembre prochain.

Moscou ne se donne désormais même plus la peine d’offrir des réductions – qui furent massives pendant l’hiver afin de séduire de nouveaux clients – tant le pays semble aujourd’hui sûr de sa trajectoire, il est vrai dans un contexte global très tendu en termes d’approvisionnement énergétique dont les dirigeants russes profitent largement. Pour ce faire, les exportateurs russes peuvent compter sur l’émergence de nouveaux «traders» basés au Moyen-Orient et dans certains pays asiatiques qui écoulent – moyennant de juteuses marges – le brut russe vers des acheteurs empressés.

Pour autant, ce que l’honnêteté oblige de qualifier de succès russe n’est pas tant économique et financier que surtout politique. L’Ouest – pour sa part – a complètement échoué à convaincre l’OPEP+ (l’Organisation des pays exportateurs et ses alliés) de se retirer de leur alliance avec la Russie puisque c’est même le contraire qui s’est passé. Emmenée par les grands alliés supposés de l’Occident, à savoir l’Arabie Saoudite et les Emirats-Arabes Unis, cette organisation n’a relevé que symboliquement la production pétrolière de ses nations membres, et en guise de désaveu cinglant et humiliant au Président Biden qui avait exprès pris son bâton de pèlerin pour aller à Ryad rendre un hommage autant contesté que contestable à MBS.

La suite ici : Poutine et le KO (chaos) européen – Michel Santi