Les scrutins précédents avaient déjà largement démontré que la droite est majoritaire dans le pays. Et avec 45 % des voix, elle peut empocher entre 55 et 60 % des sièges grâce à un système électoral complexe et inique[2] mis en place — il faut le rappeler — par le PD pour tenter d’empêcher — en vain — le raz de marée des Cinque Stelle en 2018. De plus, au sein de cette coalition, c’est désormais Meloni qui occupe la première place (24 % selon les sondages) et revendique donc le poste de Présidente du Conseil. Le paradoxe historique est à son comble : tout juste cent ans après la Marche sur Rome[3] qui permit à Mussolini d’accéder au pouvoir et d’installer une dictature d’une violence sans précédent, l’Italie se donnerait une femme issue du néo- fascisme comme Première ministre.
Giorgia Meloni, 45 ans, a dès sa jeunesse effectué le parcours classique du néofascisme italien à travers les organisations étudiantes et de jeunesse liées au MSI (Mouvement Social Italien). Ensuite, tout en maintenant des positions radicales, elle suit l’évolution de sa famille politique en quête de normalisation et en 2012, avec des responsables de diverses organisations d’extrême-droite, elle fonde Les Fratelli d’Italia qu’elle a littéralement portés au seuil du pouvoir.[4] Pour ce faire, tout en restant une proche d’Orban ou de Vox, l’extrême droite espagnole, Meloni a fait assaut d’atlantisme et soutient sans restrictions l’Ukraine. De même elle veut rassurer l’opinion européenne. Dans une récente vidéo, destinée à la presse étrangère et où elle s’exprime en trois langues (anglais, français et espagnol, mais pas en italien…) elle assure qu’« Il y a plusieurs décennies que la droite italienne a relégué le fascisme à l’histoire, en condamnant sans ambiguïté la privation de démocratie et les infâmes lois antijuives ».
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