Après le retour des talibans au pouvoir, le 15 août 2021, aucun observateur avisé de l’Afghanistan ne croyait qu’ils pouvaient avoir changé. Tous les sceptiques ont eu raison. En dépit de promesses initiales visant à rassurer, les nouveaux dirigeants n’ont pas tardé à refermer certaines portes timidement entrouvertes.
Un an plus tard, cette réinstallation au pouvoir est déjà lestée d’un sombre bilan. Les femmes sont aujourd’hui interdites d’éducation et elles ne peuvent se déplacer qu’avec un mentor, voilées de la tête aux pieds. Toute forme de liberté d’expression a été muselée, et nombre d’anciens employés du régime renversé sont harcelés, forcés de se cacher ou de s’exiler.
Après avoir laissé entendre que les adolescentes pourraient étudier, contrairement à ce qui s’était passé lors de leur première expérience du pouvoir (1996-2001), les talibans ont brutalement fait volte-face le 23 mars en fermant les écoles du secondaire pour filles quelques heures seulement après leur réouverture.
Si ce changement de pied traduit sans doute des nuances, voire de possibles tensions entre les principales factions des nouvelles autorités, la décision n’en a pas moins été lourde de conséquences pour les jeunes Afghanes des villes. Elles s’étaient habituées, après la chute du premier régime taliban, à recevoir une éducation et à suivre leur propre voie.
La suite ici : Un an après le retour des talibans, ne pas abandonner le peuple afghan