Souhaitant déjà “passer à autre chose”, Boris Johnson oublie peut-être un peu trop vite un précédent qui ne joue clairement pas en sa faveur, après la perte de confiance d’une partie considérable de membres du Parti conservateur, les Tories.
Boris Johnson doit en effet se souvenir de l’expérience de sa prédécesseure au poste de Premier ministre. Retour en décembre 2018. Boris Johnson est encore député et c’est alors Theresa May qui occupe le 10 Downing Street. Mise à mal par son choix de reporter le vote décisif sur le Brexit, 48 lettres de défiance en provenance de députés conservateurs avaient alors été déposées, obligeant alors la femme d’État à affronter la sentence du Parti conservateur.
Le 12 décembre 2019, avec finalement 200 voix pour elle, contre 117 en sa défaveur, la Première ministre de l’époque avait été confortée pour un an à son poste, mais avait aussi été contrainte d’abandonner l’idée de se représenter comme cheffe de file de son parti pour les prochaines législatives.
Mise à mal par ce vote dedéfiance et incapable de mener à terme (par trois fois) son projet sur le Brexit négocié avec l’Union européenne en échouant à le faire voter par la Chambre des communes, elle se retrouve alors en position délicate et isolée politiquement. Aux précédentes démissions de ses ministres un mois plus tôt, vient alors s’ajouter celle du lord président du Conseil.
Malgré un vote en sa faveur quelques mois plus tôt, elle se résigne finalement à démissionner de la présidence du parti conservateur le 24 mai 2019. Elle conservera alors ses attributions au 10 Downing Street jusqu’au 24 juillet et la désignation de son successeur: Boris Johnson.