Le jour même où le Parlement européen a décidé de mettre fin à la voiture à moteur thermique, le prix de l’essence a battu son record en France. Cette concomitance marque la fin d’une époque, celle d’un mode de transport individuel qui pendant plus d’un siècle a reposé sur un pétrole bon marché, sans rapport avec son coût environnemental.
En votant cette mesure, mercredi 8 juin, les députés européens ont pris une décision qui va réclamer un gigantesque effort d’adaptation de la part de l’industrie, entraîner des changements des usages de l’automobile, mais qui reste essentielle pour lutter contre le changement climatique.
Afin d’atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050 dans le cadre de son Pacte vert, l’UE interdira la commercialisation de véhicules neufs à essence ou diesel à partir de 2035, cent cinquante ans après l’invention du moteur à combustion. Celui-ci ne disparaîtra pas des routes instantanément : en France, sur les 40 millions d’automobiles qui circulent, 99 % fonctionnent encore à l’essence ou au diesel. Il faudra plusieurs décennies pour que le parc soit entièrement électrifié, le temps que les anciens modèles arrivent en fin de vie. Raison de plus pour accélérer le calendrier.
Le basculement ne se fera pas sans douleur. Les constructeurs doivent déjà respecter une trajectoire de réduction des émissions de CO2 de leur gamme, sous peine de lourdes amendes. La perspective d’une interdiction totale des moteurs thermiques rend le défi encore plus compliqué.
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