Climat. Le Parlement européen frappé par un « tsunami de lobbying »

« Je peux vous dire qu’il s’agit d’un tsunami de lobbying », a déclaré Pascal Canfin, président de la commission de l’Environnement du Parlement européen, qui supervise l’adoption de dossiers clés dans le cadre du plan climatique européen « Fit for 55 ».

Ce plan fait référence à l’objectif de l’UE de réduire les émissions de gaz à effet de serre d’au moins 55 % avant la fin de cette décennie et s’inscrit dans le cadre d’un plan plus large visant à atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. Ces deux objectifs ont été inscrits dans une loi européenne sur le climat l’année dernière, ce qui en fait des objectifs juridiquement contraignants pour l’Union européenne et ses 27 États membres.

Mais alors que le Parlement examine maintenant des propositions législatives détaillées visant à atteindre ces objectifs, les députés européens sont confrontés à une formidable résistance de la part d’industries allant des constructeurs automobiles aux aciéries et aux fabricants de produits chimiques.

Selon les données compilées par InfluenceMap, un organisme à but non lucratif, le secteur automobile a tenu à lui seul 32 réunions avec les députés européens travaillant sur la proposition de législation européenne relative aux émissions de CO2 des voitures entre septembre et mars.

La grande majorité d’entre elles, 22 réunions, ont eu lieu avec des associations professionnelles ou des entreprises opposées aux projets de l’UE visant à mettre fin à la vente de voitures à essence et diesel, tandis que six y étaient favorables et quatre étaient mitigées.

De même, les dossiers des députés européens chargés de la réforme du marché du carbone de l’UE montrent que 52 réunions ont eu lieu depuis que les législateurs européens ont été nommés à la tête du dossier. Le sidérurgiste allemand Thyssenkrupp, l’association de sidérurgie Eurofer et la Fédération des industries allemandes (BDI) sont les groupes qui ont rencontré le plus fréquemment les députés européens, selon les archives publiques.

Et selon InfluenceMap, ces groupes sont généralement opposés aux projets de l’UE visant à mettre fin au système actuel dans lequel les industries reçoivent gratuitement la plupart de leurs quotas de CO2.

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