Guerre en Ukraine : l’émotion ne doit pas faire perdre la raison

Le peuple ukrainien est aujourd’hui martyr du fait de l’agression russe lancée par Vladimir Poutine. Il avait auparavant été maltraité par ses propres dirigeants. Si le PIB par habitant en Ukraine était inférieur avant la guerre – en 2021 – à ce qu’il était en 1991, c’est bien le résultat des politiques menées par les dirigeants successifs du pays. Il existe en Ukraine une corruption endémique massive, c’est d’ailleurs sur un programme de lutte contre la corruption que Volodymyr Zelensky a été élu.

Si les Européens n’ont pas de garanties sur la résorption de cette corruption, ils doivent se méfier d’une intégration de l’Ukraine au sein de l’Union européenne qui impliquerait que les flux financiers en provenance des instances européennes puissent être très largement détournés. S’il est aujourd’hui évident que les Européens doivent soutenir l’Ukraine et sa population, l’Ukraine doit d’abord s’aider elle-même en luttant non seulement verbalement, mais aussi dans les faits contre la corruption et ainsi être en capacité de fournir à l’UE des résultats économiques et anticorruptions satisfaisants au moment d’ouvrir son dossier d’adhésion.

Se posent ensuite deux autres questions : si l’Ukraine intègre l’Union européenne, sera-t-elle réellement européenne ou profitera-t-elle seulement des crédits européens ? En d’autres termes, est-ce que Zelensky est pro-européen ou pro fonds structurels européens ?

Par ailleurs, intégrer un pays totalement lié aux États-Unis d’un point de vue stratégique, et qui du fait de son poids démographique pourrait faire pencher la balance du côté américain est-il dans l’intérêt de l’Union européenne ? Avons-nous intérêt à faire entrer un cheval de Troie proaméricain ? Dès son arrivée au pouvoir, le président Zelensky a fait preuve d’un fort tropisme américain. De son point de vue, seuls les États-Unis peuvent l’aider dans son face à face avec la Russie. Le président ukrainien était même prêt à retarder sa cérémonie d’investiture pour avoir l’honneur de voir y participer le vice-président (pas même le président !) américain Mike Pence.

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