Dès 2019, près de 1.200 réfugiés originaires de la région de Damas –toujours sous contrôle de Bachar el-Assad– apprenaient que leur permis de séjour ne serait pas renouvelé. Allant contre la position des Nations unies, le Danemark signifiait par là qu’il jugeait la région suffisamment sûre pour organiser leur rapatriement, alors même que la Syrie demeure un terrain miné par la violence du régime, qui perpétue depuis 2011 arrestations arbitraires, tortures, exécutions sommaires et attaques contre la population civile.
«En 2015, nous avons assisté à un changement législatif qui signifie que le permis de séjour des réfugiés peut leur être retiré en raison de changements dans leur pays d’origine, mais ce changement peut ne pas être fondamental. Puis, en 2019, les services d’immigration danois ont décidé que les violences à Damas avaient cessé et que les Syriens pouvaient y être renvoyés», explique Lisa Blinkenberg, conseillère chez Amnesty International Danemark.
Les premières réfugiées syriennes les plus touchées par cette décision sont les jeunes femmes et les personnes âgées, dans la mesure où les jeunes hommes peuvent s’enrôler dans l’armée danoise, et que les femmes plus âgées ont souvent des enfants inscrits dans les écoles danoises, ce qui leur permet d’échapper à l’expulsion, ou du moins d’en repousser les délais.
Maryam Awad, qui avait quitté Damas avec sa famille en 2015 après que son frère aîné a été arrêté par le régime, fait depuis deux ans les frais de cette politique hostile au réfugiés, le Danemark ayant refusé le renouvellement de son permis de séjour. Après huit ans passés sur le territoire, elle se retrouve ainsi, à 22 ans, menacée de devoir retourner dans la région de Damas avec sa jeune sœur.
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