Le 17 mai, le jour de l’ouverture officielle du Festival de Cannes, le président Zelensky s’est adressé à la fine fleur du monde du cinéma qui était réunie pour l’occasion. Il s’était auparavant adressé, toujours en visioconférence, à la plupart des parlements du monde occidental, interventions lors desquelles il a systématiquement reçu un accueil très chaleureux.
Tous les présidents des pays en guerre ou tous les leaders de peuples qui subissent une guerre n’ont pas l’honneur de pouvoir s’adresser à la fine fleur du monde international de la culture ou aux parlements des pays occidentaux.
Il y a donc une différence de préoccupations. En effet, dans le cas d’autres conflits dans le monde, le monde occidental ne fait pas preuve d’autant d’égards auprès de celui qui incarne le peuple martyrisé. Bien sûr, il y a dans cette guerre en Ukraine un enjeu de défense de valeurs et du droit international face à l’agression d’un pays pacifique et face aux crimes de guerre commis par la Russie. Cela ne suffit pas pour autant à expliquer cet accueil, cette solidarité et cette émotion qui règnent pour à l’Ukraine alors que dans le cas d’autres conflits, dans lesquels les violations du droit international et des droits de l’homme sont tout aussi graves.
Le peuple syrien martyr, les Yéménites, les Sud-Soudanais n’ont pas bénéficié de la même attention, de la même compassion et de la même solidarité que le peuple ukrainien. Les valeurs défendues par les Occidentaux dans leur soutien à l’Ukraine n’en sont donc pas l’unique moteur. Les Occidentaux doivent avoir la franchise et la lucidité d’admettre que s’ils réagissent avec autant de force, c’est parce que leurs intérêts sont en jeu
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