1. Les républicains sont de gros lâches.
La seule attitude cohérente, de la part des républicains, serait de dire : « C’est tragique, mais on ne fait pas d’omelette sans casser des œufs. » Ou : « C’est le prix à payer pour la liberté de porter des armes. » Mais non. Chaque fois, ils dégainent leurs deux excuses en peau de lapin : la maladie mentale des tueurs et le manque de protection des lieux visés.
Après le massacre d’Uvalde (Texas), où dix-neuf enfants et deux enseignants ont été tués dans une école primaire mardi 24 mai, John Thune, sénateur du Dakota du Sud, confie au site Punchbowl : « Le point commun [à tous ces massacres], c’est que ces gens sont des malades mentaux. » Jim Inhofe (Oklahoma) renchérit : « On parle de millions de personnes. Dans le lot, il y a forcément des cinglés qui sont totalement imprévisibles. Et il n’y a aucun moyen de les identifier à l’avance. » Dan Sullivan (Alaska) : « Il y a souvent un thème commun, ce sont de jeunes hommes qui ont été en quelque sorte… très perturbés par les médias sociaux et des choses qui mènent à cela […]. Je ne sais pas si c’est le cas maintenant. Mais, pour moi, l’accent doit être mis sur la maladie mentale et ce type de questions. »
2. La protection armée des lieux est du bullshiot intégral.
Chaque fois, c’est le même cirque : il faut juste mieux protéger les (cochez la case idoine) écoles, églises, supermarchés… Dan Patrick, gouverneur adjoint du Texas : « Nous devons renforcer ces cibles pour que personne ne puisse entrer, sauf par une entrée unique. » Ken Paxton, ministre de la Justice du Texas : il faut avoir dans les écolesdes « enseignants ou administrateurs armés ayant suivi une formation. » Ted Cruz, sénateur du Texas : « D’expérience, on sait que l’outil le plus efficace pour assurer la sécurité des enfants est une force de police armée sur le campus. »
Comme le rappelle sur Twitter Paul Krugman, prix Nobel d’économie et éditorialiste au « New York Times » :
« Pensez à ce que cela impliquerait d’essayer de sécuriser les lieux vulnérables avec des gardes armés. Il y a environ 130 000 écoles primaires et secondaires en Amérique, 40 000 supermarchés et beaucoup d’autres lieux susceptibles d’être le théâtre de fusillades de masse. Donc, pour “blinder ces cibles”, comme l’a demandé Dan Patrick hier soir, il faudrait en fait une force militaire plus importante que le corps des Marines, qui compte quelque 180 000 membres. »
Et pas simplement des gus armés de pistolets. Les tueurs, devenus prudents, s’équipent maintenant de gilets pare-balles.
La suite ici : Après le massacre du Texas, 10 vérités dérangeantes sur l’Amérique et les armes