Ukraine : la diplomatie à l’arrêt

L’annonce par la Russie de l’expulsion prochaine de dizaines de diplomates espagnols, français et italiens, le 18 mai, confirme que, dans le conflit déclenché par Moscou en Ukraine, le temps est à la guerre, et non à la diplomatie. Présentées comme une riposte aux expulsions de personnels russes accusés de se livrer à des activités d’espionnage par ces mêmes pays européens dès les premières heures de l’attaque lancée par la Russie, ces mesures de rétorsion appartiennent à l’arsenal symbolique des tensions. Kiev avait annoncé la veille que les négociations engagées par les deux pays avaient été également suspendues sine die faute de perspectives significatives.

Le temps est d’autant plus à la guerre que la situation sur les différents fronts ukrainiens ne peut que conforter l’agressé comme l’agresseur dans leur volonté de parvenir à un rapport de force qui leur soit plus favorable. L’admirable combativité ukrainienne a non seulement mis en échec la principale offensive russe contre Kiev, mais elle a aussi permis au cours des derniers jours de desserrer l’étau sur la ville de Kharkiv, frontalière avec la Russie.

La réorganisation des forces russes après le piteux retrait de la périphérie de la capitale ukrainienne n’a pas été suivie jusqu’à présent de l’assaut massif redouté sur les régions du Donbass, qui échappent encore à la férule de l’occupant. Au terme d’un terrible siège, la Russie, en revanche, peut crier victoire dans les ruines de Marioupol et entretenir par ailleurs le projet d’une extension de son offensive le long des rives de la mer Noire, peut-être même jusqu’à la Transnistrie séparatiste, en Moldavie.

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